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Confucius,
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Platon, "Les lois"
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Comenius"
De même que le monde entier est pour tout le genre humain une école, du
commencement à la fin des temps, de même l'âge de chaque homme est son école,
depuis le berceau jusqu'à la tombe. Chaque
âge est destiné à apprendre et les mêmes bornes sont imposées à l'homme
pour la vie et pour l'apprentissage"
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Grundtvig
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Condorcet
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Peuple et culture
« L'éducation
ne doit pas être le monopole de l'âge scolaire »
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Unesco
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Unesco
« S'il est vrai que l'homme pendant
toute sa vie peut
et doit continuer à s'instruire, à se former, à se qualifier, à progresser
dans l'ordre intellectuel, dans l'ordre affectif, dans l'ordre moral, dans ses
relations avec autrui et avec la société, si des structures d'éducation des
adultes se développent en assez grand nombre pour l'aider dans cet effort, la
pensée et le processus éducatifs doivent être radicalement modifiés »
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Conférence des ministres européens de l'éducation
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Conseil de
l'Europe « La notion d'éducation permanente,
conçue comme un principe organisateur de toute éducation, implique un système complet, cohérent et intégré,
offrant les moyens propres à répondre aux aspirations d'ordre éducatif et
culturel de chaque individu, et conformes à ses facultés. Elle est destinée
à permettre à chacun de développer sa personnalité toute sa vie durant, par
son travail ou par ses activités de loisirs ».
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Ivan Illich
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Unesco
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OCDE
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OCDE
Simon
Crean ,
ministre de l'éducation et de la formation de l'Australie: " Nous sommes
tous convaincus de l'importance capitale de l'apprentissage durant toute la vie
pour l'enrichissement de la vie personnelle, la croissance économique et le
maintien de la cohésion sociale, et nous sommes d'accord sur les stratégies à
appliquer pour en faire une réalité. Les pays de l'OCDE ont réalisé de
grands progrès durant les années 90, mais il nous faut maintenant trouver des
moyens plus efficaces d'offrir cette chance à tous les citoyens. C'est peut-être là un
objectif ambitieux, mais nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas œuvrer
dans ce sens ".
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Unesco
Delors "Placer
l'éducation tout au long de la vie au cœur de la société.
Le concept d'éducation
tout au long de la vie apparaît donc comme l'une des clés d'entrée dans le
XXlème siècle. Il dépasse la distinction traditionnelle entre éducation
première et éducation permanente. Il répond au défi d'un monde en changement
rapide, mais cette constatation n'est pas nouvelle, puisque de précédents
rapports sur l'éducation soulignaient déjà cette nécessité de retourner à
l'école pour faire face à la nouveauté qui surgit dans la vie privée comme
dans la vie professionnelle. Cette exigence demeure, elle s'est même
renforcée. Elle ne peut être satisfaite sans que chacun ait appris à
apprendre.
Mais un autre impératif se fait jour, celui qui, après la modification profonde des cadres traditionnels de l'existence, nous astreint à mieux comprendre l'autre, à mieux comprendre le monde. Exigences de compréhension mutuelle, d'échange pacifique et, pourquoi pas, d'harmonie, ce dont précisément notre monde manque le plus.
Cette prise de position conduit la Commission à mettre davantage l'accent sur l'un des quatre piliers qu'elle a présentés et illustrés comme les bases de l'éducation: apprendre à vivre ensemble, apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à être...
La Commission a évoqué cette autre utopie : la société éducative fondée sur l'acquisition, l'actualisation et l'utilisation des connaissances. Telles sont les trois fonctions qu'il convient de mettre en exergue, dans le processus éducatif. Alors que se développe la société de l'information, multipliant les possibilités d'accès aux données et aux faits, l'éducation doit permettre à chacun de se servir des informations, les recueillir, les sélectionner, les ordonner, les gérer et les utiliser.
L'éducation doit donc constamment s'adapter à ces mutations de la société, sans négliger de transmettre l'acquis, les bases, les fruits de l'expérience humaine.
Enfin, comment faire en sorte que devant cette demande de plus en plus grande, mais aussi de plus en plus exigeante, les politiques de l'éducation remplissent un double objectif : la qualité de l'enseignement et l'équité? Telles sont les questions que s'est posées la Commission à propos des cursus, des méthodes et des contenus de l'enseignement, comme des conditions nécessaires à son efficacité.
Repenser et relier les différentes séquences de l'éducation.
En centrant ses propositions autour du concept d'éducation tout au long de la vie, la Commission n'a pas voulu signifier que ce saut qualitatif dispenserait d'une réflexion sur les différents ordres d'enseignement. Bien au contraire, elle entendait, tout à la fois, confirmer certaines orientations majeures dégagées par l'UNESCO, comme l'importance vitale de l'éducation de base, ou inciter à une révision des fonctions assumées par l'enseignement secondaire, ou encore répondre aux interrogations que ne manque pas de susciter l'évolution de l'enseignement supérieur, et notamment le phénomène de massification.
Tout simplement, l'éducation tout au long de la vie permet d'ordonner les différentes séquences, d'aménager les transitions, de diversifier les parcours, tout en les valorisant. Ainsi, échapperait-on à ce funeste dilemme ou bien sélectionner, mais en multipliant les échecs scolaires et les risques d'exclusion ; ou bien égaliser, mais aux dépens de la promotion des talents.
Ces réflexions n'enlèvent rien à ce qui a été si bien défini, lors de la Conférence de Jomtien en 1990, sur l'éducation de base, sur les besoins éducatifs fondamentaux.
« Ces besoins concernent aussi bien les outils d'apprentissage essentiels (lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenus éducatifs fondamentaux (connaissance, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l'être humain a besoin pour survivre, pour développer ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre ».
Cette énumération peut paraître impressionnante. Elle l'est effectivement. Mais on ne doit pas en induire qu'elle conduit à une accumulation excessive des programmes. Le rapport entre l'enseignant et l'élève, l'apprentissage de l'environnement où vivent les enfants, une bonne utilisation des moyens modernes de communication (là où ils existent) peuvent contribuer ensemble au développement personnel et intellectuel de chaque élève. Les savoirs de base y trouvent toute leur place : lire, écrire, calculer. La combinaison de l'enseignement classique et des approches extérieures à l'école doivent permettre à l'enfant d'accéder aux trois dimensions de l'éducation éthique et culturelle, scientifique et technologique ; économique et sociale.
En d'autres termes, l'éducation est aussi une expérience sociale, au contact de laquelle l'enfant se découvre, enrichit ses rapports avec les autres, acquiert les bases de la connaissance et du savoir-faire. Cette expérience doit débuter avant l'âge de la scolarité obligatoire sous des formes différentes selon la situation, mais où doivent être impliquées les familles et les communautés de base.
Deux remarques, importantes aux yeux de la Commission, doivent être ajoutées à ce stade.
L'éducation de base doit être étendue, à travers le monde, aux 900 millions d'adultes analphabètes, aux 130 millions d'enfants non scolarisés et aux plus de 100 millions d'enfants qui abandonnent prématurément l'école. Ce vaste chantier est une priorité pour les actions d'assistance technique et de partenariat, à mener au sein de la coopération internationale.
L'éducation de base est un problème qui se pose naturellement à tous les
pays, y compris les nations industrialisées. Dès ce stade de l'éducation, les
contenus doivent développer le goût d'apprendre, la soif et la joie de connaître,
et donc l'envie et les possibilités d'accéder, plus tard, à l'éducation
tout au long de la vie » .
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1996 : Rapport Delors (extrait long) « L’éducation : un trésor est caché dedans », Rapport à l’UNESCO de la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle présidée par Jacques DELORS Editions Odile Jacob, 1996 -
L'éducation ou une utopie nécessaire, par Jacques Delors
(p.9) Face aux multiples défis de l’avenir, l’éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l’humanité de progresser vers les idéaux de paix, de liberté et de justice sociale. La Commission tient donc, à l’issue de ses travaux, à affirmer sa foi dans le rôle essentiel de l’éducation dans le développement continu de la personne et des sociétés. Non pas comme un « remède miracle », non pas comme le « sésame ouvre-toi » d’un monde parvenu à la réalisation de tous ces idéaux, mais comme une voie, parmi d’autres, certes, mais plus que d’autres, au service d’un développement humain plus harmonieux, plus authentique, afin de faire reculer la pauvreté, l’exclusion, les incompréhensions, les oppressions, les guerres...
Cette conviction, la Commission souhaite, au travers de ses analyses, réflexions et propositions, la faire partager au plus grand nombre, à un moment où les politiques d’éducation se heurtent à de vives critiques ou bien sont reléguées, pour des raisons économiques et financières, au dernier rang des priorités.
Est-ce nécessaire de le souligner ? Mais la Commission a pensé, avant tout, aux enfants et aux adolescents, à ceux qui, demain, prendront le relais des générations adultes, lesquelles ont trop tendance à se focaliser sur leurs propres problèmes. L'éducation est aussi un cri d"amour pour l'enfance, pour la jeunesse que nous devons accueillir dans nos sociétés, avec toute la place qui leur revient, dans le système éducatif, certes
(p.16) Le concept d’éducation tout au long de la vie nous paraît devoir s’imposer, avec ses atouts de flexibilité, de diversité et d’accessibilité dans le temps et dans l’espace. C’est l’idée d’éducation permanente qui doit être à la fois repensée et élargie. Car, au-delà des nécessaires adaptations liées aux mutations de la vie professionnelle, elle doit être une construction continue de la personne humaine, de son savoir et de ses aptitudes, mais aussi de sa faculté de jugement et d’action. Elle doit lui permettre de prendre conscience d’elle-même et de son environnement et l’inviter à jouer son rôle social dans le travail et dans la cité.
(p.17) On a pu évoquer, à ce sujet, la nécessité d’aller vers « une société éducative ». Il est vrai que toute la vie personnelle et sociale offre matière à apprendre, comme à faire. La tentation est alors grande de privilégier cet aspect des choses pour souligner le potentiel éducatif des moyens modernes de communication ou bien de la vie professionnelle, ou bien encore des activités de culture et de loisirs.
Au point même d’en oublier certaines vérités essentielles. Car si on doit utiliser toutes ces possibilités d’apprendre et de se perfectionner, il n’en est pas moins vrai que pour être en mesure de bien utiliser ces potentialités, l’individu doit posséder tous les éléments d’une éducation de base de qualité. Mieux, il est souhaitable que l’école lui donne davantage le goût et le plaisir d’apprendre, la capacité d’apprendre à apprendre, la curiosité de l’esprit. Allons même jusqu’à imaginer une société où chacun serait, tour à tour, enseignant et enseigné.
Pour cela, rien ne peut remplacer le système formel d’éducation où chacun s’initie aux disciplines de la connaissance, sous ses multiples formes. Rien ne peut se substituer à la relation d’autorité, mais aussi de dialogue, entre le maître et l’élève. Tous les grands penseurs classiques qui se sont penchés sur le problème de l’éducation l’ont dit et répété. Il revient au maître de transmettre à l’élève ce que l’humanité a appris sur elle-même et sur la nature, tout ce qu’elle a créé et inventé d’essentiel.
Placer l’éducation tout au long de la vie au
coeur de la société
Le concept d’éducation tout au long de la vie apparaît donc comme l’une
des clés d’entrée dans le XXIe siècle. Il dépasse la distinction
traditionnelle entre éducation première et éducation permanente. Il répond
au défi d’un monde en changement rapide, mais cette constatation n’est pas
nouvelle, puisque de précédents rapports sur l’éducation soulignaient
déjà cette nécessité de retourner à l’école pour faire face à la
nouveauté qui surgit dans la vie privée comme dans la vie professionnelle.
Cette exigence demeure, elle s’est même renforcée. Elle ne peut être
satisfaite sans que chacun ait appris à apprendre.
(p.18) Mais un autre impératif se fait jour, celui qui, après la modification profonde des cadres traditionnels de l’existence, nous astreint à mieux comprendre l’autre, à mieux comprendre le monde. Exigences de compréhension mutuelle, d’échange pacifique et, pourquoi pas, d’harmonie, ce dont précisément notre monde manque le plus.
Cette prise de position conduit la Commission à mettre davantage l’accent sur l’un des quatre piliers qu’elle a présentés et illustrés comme les bases de l’éducation. Il s’agit d’apprendre à vivre ensemble en développant la connaissance des autres, de leur histoire, de leurs traditions et de leur spiritualité. Et, à partir de là, de créer un esprit nouveau qui, grâce précisément à cette perception de nos interdépendances croissantes, à une analyse partagée des risques et des défis de l’avenir, pousse à la réalisation de projets communs ou bien à une gestion intelligente et paisible des inévitables conflits. Utopie, pensera-t-on, mais utopie nécessaire, utopie vitale pour sortir du cycle dangereux nourri par le cynisme ou la résignation.
Oui, la Commission rêve d’une éducation créatrice et fondatrice de cet esprit nouveau. Elle n’en a pas négligé, pour autant, les trois autres piliers de l’éducation qui fournissent, en quelque sorte, les éléments de base pour apprendre à vivre ensemble.
Apprendre à connaître, tout d’abord. Mais, compte tenu des changements rapides induits par le progrès scientifique et les formes nouvelles de l’activité économique et sociale, il importe de concilier une culture générale suffisamment étendue avec la possibilité de travailler en profondeur un petit nombre de matières. Cette culture générale constitue, en quelque sorte, le passeport pour une éducation permanente, dans la mesure où elle donne le goût, mais aussi les bases, pour apprendre tout au long de sa vie.
Apprendre à faire, aussi. Au-delà d’un métier dont on poursuit l’apprentissage, il convient plus largement d’acquérir une compétence qui rende apte à faire face à de nombreuses situations, dont certaines sont imprévisibles, qui facilite le travail en équipe, dimension actuellement trop négligée dans les méthodes d’enseignement. Cette compétence et ces qualifications deviennent plus accessibles, dans de nombreux cas, si les élèves et étudiants ont la possibilité de se tester et de s’enrichir en prenant part à des activités professionnelles ou sociales, parallèlement à leurs études. Ce qui justifie la place plus importante que devraient occuper les différentes formes possibles d’alternance entre l’école et le travail.
(p.19) Apprendre à être, enfin et surtout. Tel était le thème dominant du rapport Edgar Faure publié en 1972 sous les auspices de l’UNESCO. Ses recommandations sont toujours d’une grande actualité, puisque le XXIe siècle exigera de tous une plus grande capacité d’autonomie et de jugement qui va avec le renforcement de la responsabilité personnelle dans la réalisation du destin collectif. Et aussi, en raison d’un autre impératif que le présent rapport souligne : ne laisser inexploré aucun des talents qui sont, comme des trésors, enfouis au fond de chaque être humain. Citons, sans être exhaustifs, la mémoire, le raisonnement, l’imagination, les capacités physiques, le sens de l’esthétique, la facilité de communiquer avec les autres, le charisme naturel de l’animateur... Ce qui confirme la nécessité de mieux se comprendre soi-même.
La Commission a évoqué cette autre utopie : la société éducative fondée sur l’acquisition, l’actualisation et l’utilisation des connaissances. Telles sont les trois fonctions qu’il convient de mettre en exergue, dans le processus éducatif. Alors que se développe la société de l’information, multipliant les possibilités d’accès aux données et aux faits, l’éducation doit permettre à chacun de se servir des informations, les recueillir, les sélectionner, les ordonner, les gérer et les utiliser.
L’éducation doit donc constamment s’adapter à ces mutations de la société, sans négliger de transmettre l’acquis, les bases, les fruits de l’expérience humaine.
Enfin, comment faire en sorte que devant cette demande de plus en plus grande, mais aussi de plus en plus exigeante, les politiques de l’éducation remplissent un double objectif : la qualité de l’enseignement et l’équité ? Telles sont les questions que s’est posées la Commission à propos des cursus, des méthodes et des contenus de l’enseignement, comme des conditions nécessaires à son efficacité.
(p.20) Repenser et relier les différentes séquences de l’éducation
En centrant ses propositions autour du concept d’éducation tout au long de la vie, la Commission n’a pas voulu signifier que ce saut qualitatif dispenserait d’une réflexion sur les différents ordres d’enseignement. Bien au contraire, elle entendait, tout à la fois, confirmer certaines orientations majeures dégagées par l’UNESCO, comme l’importance vitale de l’éducation de base, ou inciter à une révision des fonctions assumées par l’enseignement secondaire, ou encore répondre aux interrogations que ne manque pas de susciter l’évolution de l’enseignement supérieur, et notamment le phénomène de massification.
Tout simplement, l’éducation tout au long de la vie permet d’ordonner les différentes séquences, d’aménager les transitions, de diversifier les parcours, tout en les valorisant. Ainsi, échapperait-on à ce funeste dilemme : ou bien sélectionner, mais en multipliant les échecs scolaires et les risques d’exclusion ; ou bien égaliser, mais aux dépens de la promotion des talents.
Ces réflexions n’enlèvent rien à ce qui a été si bien défini, lors de la Conférence de Jomtien en 1990, sur l’éducation de base, sur les besoins éducatifs fondamentaux.
« Ces besoins concernent aussi bien les outils d’apprentissage essentiels (lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenus éducatifs fondamentaux (connaissance, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l’être humain a besoin pour survivre, pour développer ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre. »
(p.21) Cette énumération peut paraître impressionnante. Elle l’est effectivement. Mais on ne doit pas en induire qu’elle conduit à une accumulation excessive des programmes. Le rapport entre l’enseignant et l’élève, l’apprentissage de l’environnement où vivent les enfants, une bonne utilisation des moyens modernes de communication (là où ils existent) peuvent contribuer ensemble au développement personnel et intellectuel de chaque élève. Les savoirs de base y trouvent toute leur place : lire, écrire, calculer. La combinaison de l’enseignement classique et des approches extérieures à l’école doivent permettre à l’enfant d’accéder aux trois dimensions de l’éducation : éthique et culturelle ; scientifique et technologique ; économique et sociale.
En d’autres termes, l’éducation est aussi une expérience sociale, au contact de laquelle l’enfant se découvre, enrichit ses rapports avec les autres, acquiert les bases de la connaissance et du savoir-faire. Cette expérience doit débuter avant l’âge de la scolarité obligatoire sous des formes différentes selon la situation, mais où doivent être impliquées les familles et les communautés de base.
Deux remarques, importantes aux yeux de la Commission, doivent être ajoutées à ce stade.
L’éducation de base doit être étendue, à travers le monde, aux 900 millions d’adultes analphabètes, aux 130 millions d’enfants non scolarisés et aux plus de 100 millions d’enfants qui abandonnent prématurément l’école. Ce vaste chantier est une priorité pour les actions d’assistance technique et de partenariat, à mener au sein de la coopération internationale.
L’éducation de base est un problème qui se pose naturellement à tous les pays, y compris les nations industrialisées. Dès ce stade de l’éducation, les contenus doivent développer le goût d’apprendre, la soif et la joie de connaître, et donc l’envie et les possibilités d’accéder, plus tard, à l’éducation tout au long de la vie.
Et nous en venons à ce qui constitue l’une des difficultés majeures de toute réforme : les politiques à mener pour les jeunes et adolescents, sortant de l’enseignement primaire, pour toute la période allant jusqu’à l’entrée soit dans la vie professionnelle, soit dans les enseignements supérieurs. Oserait-on dire que ces enseignements dits secondaires sont, en quelque sorte, les « mal aimés » de la réflexion sur l’éducation ? Ils cristallisent bien des critiques, ils engendrent bien des frustrations.
(p.22) Parmi les facteurs qui perturbent, citons les besoins accrus et de plus en plus diversifiés de formation qui aboutissent à une croissance rapide du nombre des élèves et à un engorgement des programmes. D’où il résulte des problèmes classiques de massification que les pays peu développés ont du mal à résoudre, tant sur le plan financier que sur celui de l’organisation. Citons également l’angoisse de la sortie, ou des débouchés, angoisse accrue par l’obsession d’accéder aux enseignements supérieurs, comme une sorte de tout ou rien. La situation de chômage massif que connaissent de nombreux pays n’a fait qu’ajouter à ce malaise. La Commission a souligné combien était inquiétante une évolution conduisant, tant dans les milieux ruraux que dans les villes, tant dans les pays en voie de développement que dans les nations industrialisées, non seulement au chômage, mais aussi au sous-emploi des ressources humaines.
Il paraît à la Commission que l’on ne peut sortir de cette difficulté que par une très large diversification des parcours offerts. Cette orientation est dans le droit fil d’une préoccupation majeure de la Commission qui est de valoriser tous les talents, de manière à limiter les échecs scolaires et d’éviter, chez beaucoup trop d’adolescents, le sentiment d’être exclus, d’être sans avenir. Les différentes voies offertes devraient comprendre celles, classiques, qui sont plus tournées vers l’abstraction et la conceptualisation, mais aussi celles qui, enrichies par une alternance entre l’école et la vie professionnelle ou sociale, permettent de révéler d’autres talents et d’autres goûts. En tout état de cause, des passerelles seraient à établir entre ces voies, de manière à ce que puissent être corrigées de trop fréquentes erreurs d’orientation.
Au surplus, la perspective de pouvoir retourner
dans un cycle d’éducation ou de formation changerait, aux yeux de la
Commission, le climat général, en assurant chaque adolescent que son sort n’est
pas définitivement scellé entre 14 et 20 ans.
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Déclaration
de Hambourg "Réaffirmation
du droit à l’éducation et le droit d’apprendre
pendant toute la vie. L’éducation des adultes devient donc plus
qu’un droit ; c’est la clé du 21e siècle. C’est à la
fois la conséquence d’une citoyenneté active et une condition de pleine
participation à la société." Unesco
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Unesco
-
« Les participants ont constaté que l’apprentissage tout au long de
la vie demeurait pour l’essentiel un vœu pieux et que la reconnaissance
des acquis était encore presque exclusivement le monopole de l’éducation
formelle. »
- Karen
Mac Grégor (journaliste sud-africaine spécialiste d’éducation)
« Le
consensus sur une éducation tout au long de la vie est général. (…) les
stratégies pour mettre en œuvre cet engagement philosophique n’ont, dans la
plupart des pays, été appliquées que de façon fragmentaire. C’est un
concept large et évolutif qui peut désigner des réalités différentes selon
les groupes et les cultures, et il n’y a donc guère de consensus sur la
meilleur façon d’avancer sur ce chemin. (…) L’une des entreprises les
plus difficiles du XXIème siècle sera d’appréhender l’esprit et la rhétorique
de cette éducation tout au long de la vie et la notion de société éducative
pour les traduire en politiques et en pratiques réalisables et efficaces. (…)
Dans le rapport Delors, l’éducation tout au long de la vie et la création
d’une société éducative ont été considérées comme allant plus loin
qu’un simple renforcement des possibilités d’éducation des adultes,
contrairement à l’interprétation qui en est parfois donnée. »
- Georges
Pappadopoulos (ancien directeur adjoint à l’éducation de l’OCDE) :
« La consécration du concept d'éducation tout au long de la vie a été
un évènement marquant dans le débat international sur l'éducation des
années 90. (...) L'écart est néanmoins frappant entre l'adhésion au concept
au concept et son application pratique sous forme de politique. »
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Commission
européenne, « L'éducation tout au long de la vie se définit
comme toute activité d'apprentissage utile à caractère permanent visant à améliorer
la connaissance, les qualifications et les compétences »
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Conseil
européen, lisbonne « Le
conseil européen définit un objectif stratégique consistant à faire en sorte
que l'Union européenne devienne l'économie de la connaissance la plus compétitive
et la plus dynamique du monde ». « La notion d'éducation et de formation
tout au long de la vie constitue un élément clé de cette stratégie, qui
revêt une importance fondamentale non seulement pour la compétitivité et la
capacité d'insertion professionnelle, mais également pour l'intégration
sociale, la citoyenneté active et l'épanouissement personnel ».
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Commission
européenne, "Réaliser un espace européen de l'éducation et de la
formation tout au long de la vie",
cette notion est devenue le principe directeur du développement de la politique
en matière d'éducation et de formation. Cette communication présente des
propositions concrètes visant à faire « de l'éducation et de la
formation tout au long de la vie une réalité pour tous ».
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Extraits
de la « Résolution du Conseil
de l'Union européenne sur l'éducation
et la formation tout au long de la vie » ( 27 juin 2002): ( ...
)L'éducation et la formation sont un instrument indispensable pour promouvoir
la cohésion sociale, la citoyenneté active, l'épanouissement personnel et
professionnel, ainsi que l'adaptabilité et <<l'employabilité>>. L'éducation
et la formation tout au long de la vie facilitent la libre circulation des
citoyens européens et permettent aux pays de l'Union européenne de concrétiser
leurs objectifs et leurs espoirs (à savoir gagner en prospérité, en compétitivité,
en tolérance et en démocratie). Elles devraient permettre à tous d'acquérir
les connaissances nécessaires pour participer en tant que citoyens actifs à la
société de la connaissance et au marché du travail.( ... ) Souligne que l'éducation
et la formation tout au long de la vie. Doivent couvrir la vie entière, depuis
la période préscolaire jusqu'après l'âge de la retraite, y compris l'éventail
complet de l'éducation et de la formation formelles, non formelles et
informelles. En outre, il faut entendre par éducation et formation tout au long
de la vie toutes les activités d'apprentissage menées au cours de la vie dans
le but d'améliorer ses connaissances, ses qualifications et ses compétences,
que ce soit dans une perspective personnelle, citoyenne, sociale ou en vue d'un
emploi. Enfin, les principes applicables dans ce contexte devraient être les
suivants: reconnaître que l'individu est le sujet de l'apprentissage, insister
sur l'importance d'une véritable égalité des chances et assurer la qualité
de l'apprentissage.
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Unesco Extraits de « L' Appel à l'action et à la responsabilité » Bangkok - sept 2003:
(...)
Nous, participants au Bilan de mi-parcours de la cinquième Conférence
internationale sur l'éducation des adultes (CONFINTEA V), sommes parvenus à la
conclusion que, en dépit des engagements pris en 1997 dans la Déclaration de
Hambourg et l'Agenda pour l'avenir, l'éducation et la formation des adultes
n'ont pas reçu l'attention méritée dans les grandes réformes éducatives et
les récents mouvements internationaux pour éliminer la pauvreté, réaliser l'égalité
entre les sexes, dispenser l'éducation pour tous et favoriser le développement
durable Notre Bilan de mi-parcours sur la situation mondiale de l'éducation et
de la formation des adultes a en fait révélé une régression inquiétante
dans le domaine. Nous avons en effet constaté un déclin du financement public
de l'éducation et de la formation des adultes, Le soutien apporté par divers
organes internationaux et gouvernements nationaux a été concentré sur l'éducation
formelle de base des enfants au détriment de l'éducation et de la formation
des adultes. Nous tenons à rappeler au monde que l'éducation et la formation
des adultes constituent un droit fondamental de la personne humaine et doivent
par conséquent demeurer une responsabilité collective, partagée par toutes
les parties prenantes et tous les éducateurs d'adultes, gouvernements,
organisations non gouvernementales et de la société civile, par le secteur
privé, les organes internationaux et le système entier des Nations Unies.
L'ensemble
de ces acteurs et partenaires doit coopérer avec l'UNESCO et les organes des
Nations Unies pour en commun promouvoir, suivre et justifier l'approbation et la
réalisation de l'éducation tout au long de la vie préconisées à la
CONFINTEA V
Par
conséquent, nous appelons les États membres, organes bilatéraux et multilatéraux,
organisations non gouvernementales et de la société civile, mouvements sociaux
ainsi que le secteur privé à :
- inclure
l'éducation et la formation des adultes dans tous les programmes sociaux et
initiatives de développement, à titre de contribution essentielle à la prospérité
économique, au développement durable, à la cohésion sociale et à la
solidarité ;
- considérer
l'éducation des adultes comme un investissement et non pas uniquement comme
article de consommation sociale réduit strictement à un produit
commercialisable ;
- augmenter
en conséquence le financement de l'éducation des adultes à un quota équitable
de six pour cent du produit national brut des États membres investis dans l'éducation,
repère fixé dans l'Agenda pour l'avenir ;
- accepter
que l'engagement pour l'éducation tout au long de la vie en vue de la
prospérité économique et de la cohésion sociale est une réponse nécessaire
à la mondialisation et un élément essentiel du développement communautaire
local et de l'épanouissement individuel » (...)
( ... )La notion d'éducation tout au
long de la vie suppose que l'on repense le contenu de l'éducation de
manière à prendre en compte des facteurs tels que l'âge, l'égalité des
sexes, les handicaps, la langue, la culture et les disparités économiques. (
... )L'éducation des adultes désigne l'ensemble des processus d'apprentissage,
formels ou autres, grâce auxquels les individus considérés comme adultes dans
la société à laquelle ils appartiennent développent leurs aptitudes,
enrichissent leurs connaissances et améliorent leurs qualifications techniques
ou professionnelles ou les réorientent en fonction de leurs propres besoins et
de ceux de la société. Elle englobe à la fois l'éducation formelle et l'éducation
permanente, l'éducation non formelle et toute la gamme des possibilités
d'apprentissage informel et occasionnel existant dans une société éducative
multiculturelle où les démarches fondées sur la théorie et sur la pratique
ont leur place ( ... ) .L'éducation des jeunes et des adultes, considérée
comme un processus qui dure toute la vie, a pour objectifs de développer
l'autonomie et le sens des responsabilités des individus et des communautés,
de les mettre mieux en mesure de faire face aux transformations qui affectent l'économie,
la culture et la société dans son ensemble, et de promouvoir la coexistence,
la tolérance ainsi qu'une participation éclairée et créative des citoyens à
la vie de la collectivité, bref, de permettre aux individus et aux communautés
de prendre leur sort et celui de la société en main pour pouvoir relever les défis
de l'avenir. ( ... ) Il est essentiel
que la reconnaissance du droit à l'éducation tout au long de la vie se
traduise par la mise en place des conditions d'exercice de ce droit. ( ... )
Il est plus que jamais nécessaire de reconnaître le droit à l'éducation
et le droit d'apprendre tout au long de la vie, c'est-àdire le droit de lire
et d'écrire, le droit d'émettre des critiques et d'analyser, le droit d'accéder
aux ressources et de développer et mettre en pratique les aptitudes et compétences
individuelles et collectives. ( ... )Convaincus de la nécessité de l'éducation
des adultes, nous, qui sommes réunis à Hambourg, nous engageons à faire en
sorte que tous les hommes et toutes les femmes se voient offrir la possibilité
d'apprendre tout au long de leur vie. ( ... )
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OIT,
« Reconnaît que l'éducation et la
formation tout au long de la vie contribuent de manière significative à
promouvoir les intérêts des individus, des entreprises, de l'économie et de
la société dans son ensemble, particulièrement au vu du défi essentiel
consistant à parvenir au plein emploi, à l'élimination de la pauvreté, à
l'insertion sociale et à une croissance économique durable dans
l'économie mondialisée; Appelle les gouvernements, les employeurs et
les travailleurs à renouveler leur engagement en faveur de l'éducation
et de la formation tout au long de la vie : les gouvernements
investissant et créant les conditions nécessaires pour renforcer l'éducation
et la formation à tous les niveaux, les entreprises assurant la formation de
leurs salariés, et les individus utilisant les possibilités d'éducation et de
formation tout au long de la vie »
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OCDE,
« Investir dans la formation tout au long de la vie et donner à l'Europe un avantage
compétitif »
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Rapport
Thélot , « La mission première
de l'école de demain sera
d'assurer la maîtrise des connaissance, des compétences et des règles de
comportement qui devrait permettre à tous non seulement de s'insérer
professionnellement et socialement mais aussi de continuer à apprendre tout
au long de la vie ».
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UE,
Verli "La formation tout au
long de la vie se déroule entre le moment où chacun d'entre nous commence
à apprendre jusqu'au moment où il peut et veut continuer à
apprendre"
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UE,
Conférence ministérielle
"Harmoniser les différents systèmes d'enseignement et de formation
professionnelle, généraliser l'orientation tout au long de la vie, améliorer
l'investissement public et privé dans la formation ou encore moderniser les
systèmes d'enseignement professionnel. Ils préconisent de développer la
formation aux métiers du tertiaire hautement qualifiés et encouragent
"une immigration sélective" de personnes qualifiées vers
l'Europe."
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Ce
rapport est le premier d’une nouvelle série de rapports de l’UNESCO. Publiés
tous les deux ans, ils seront consacrés à des thèmes au cœur des préoccupations
de l’Organisation, tels que la diversité culturelle ou le développement
durable.
Sous le titre Vers les sociétés du savoir, le Rapport établit
clairement la différence entre sociétés du savoir et société de
l’information. Alors que la société de l’information est fondée sur des
avancées technologiques, les sociétés du savoir « prennent en compte des
dimensions sociales, éthiques et politiques plus larges ». Le Rapport s’intéresse
notamment aux bases sur lesquelles ces dernières devraient être construites
pour optimiser le développement humain durable.
Analysant le rôle de plus en plus important joué par le savoir dans la
croissance économique, le Rapport suggère que le savoir peut servir de nouveau
tremplin pour le développement dans les pays du Sud. Il présente également
une analyse détaillée des facteurs qui bloquent l’accès de nombreux pays
aux opportunités offertes par les technologies de l’information et de la
communication, notamment le fossé numérique croissant et les contraintes
pesant sur la liberté d’expression. Enfin, il propose une série de
recommandations destinées à remédier à cette situation.
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